Avec l’accession de nouveaux Etats membres, en particulier ceux d’Europe centrale et de l’Est, de nouveaux défis mais aussi de nouvelles opportunités se présentent à l’ue en matière de poli-tique de conservation de la nature. D’un seul coup, le territoire de l’ue va couvrir l’aire de distri-bution naturelle de plusieurs espèces de grands carnivores – le Loup, l’Ours brun, le Lynx – dont les populations sont stables, voire en expansion. Jusqu’ici, la politique communautaire pour la conservation de ces espèces a été basée sur une approche plutôt restrictive, en imposant une protection stricte de pratiquement toutes ces populations, le plus souvent étiquetées comme étant «en danger». En revanche, il sera dorénavant possible de profiter de la longue expérience de ces nouveaux Etats membres en matière de conservation, de gestion, mais aussi d’utilisation durable de ces populations et d’incorporer ces principes dans de véritables Plans de Gestion et d’Action à l’échelle internationale. De tels Plans devraient tenir compte de l’impact socio-écono-mique de la présence de ces grands carnivores dans des zones à plus forte densité humaine et proposer des solutions réalistes pour diminuer les conflits potentiels entre ces espèces et les intérêts des communautés rurales concernées.
Ce que l’ue devrait faire:
• Définir une politique de conservation de la Biodiversité, visant une coexistence entre l’homme et les grands carnivores à long terme.
• Intégrer dans une telle politique communautaire les Etats membres où ces espèces sont dans un état de conservation favorable, en prenant pleinement en compte leur expérience en matière de gestion durable des grands carnivores.
• Incorporer ces éléments dans des Plans d’Action pour chacune de ces espèces et à l’échelle de leur aire de distribution.
• Créer une plate-forme de consultation et de dialogue à l’échelle communautaire entre experts, ong, communautés rurales et autres secteurs concernés par la conservation et la gestion des grands carnivores.