Assurer la conservation de la vie sauvage est une responsabilité importante vis-à-vis des géné-rations futures pour les politiciens et autres décideurs, tant au niveau européen que national. Cet objectif est à atteindre à travers la gestion intégrée de la nature.
En effet, selon les modalités pratiques pour lesquelles optent les différents utilisateurs des ressources naturelles renouvelables – les agriculteurs, les sylviculteurs, les chasseurs, etc. – ils peuvent être destructeurs ou créateurs de nature. Que faire face à cette apparente dualité? Appli-quer le principe du «pollueur-payeur» ou récompenser le gestionnaire pour ses services rendus à la collectivité? En fait, ces deux positions ne sont pas si opposées car elles peuvent être conci-liées en les imbriquant l’une dans l’autre: un cadre réglementaire définissant la limite entre les bonnes et les mauvaises pratiques… et des aides pour ceux qui choisissent d’en faire plus que le minimum requis pour l’environnement.
Il s’agit notamment de s’appuyer davantage sur les processus naturels, qui permettent d’en-trer dans un scénario «win-win», où les fonctions sociales et écologiques des habitats sont cor-rectement assurées à côté de leurs fonctions économiques. Les efforts que font les gestion-naires des ressources naturelles en appliquant de telles pratiques durables doivent être pleine-ment reconnus, par exemple par le biais d’aides financières et/ou d’avantages fiscaux. Par contre, ceux qui n’ont pas encore intégré ces objectifs devraient y être encouragés directement et indirectement, par différents moyens (dont l’information, la formation, la recherche, le déve-loppement…) à la hauteur des attentes de la société.
Pour illustrer l’ordre de grandeur des moyens nécessaires pour financer l’ensemble de ces mesures, on peut citer le chiffre avancé pour l’entretien du Réseau natura 2000 (quelque 15 % du territoire de l’ue), qui est de 3,4 à 5,7 milliards d’euros par an. Mais sachant que «la nature» représente pratiquement trois quarts de la superficie de l’ue, il reste de vastes zones en dehors du Réseau natura 2000, qui devraient également faire l’objet d’une utilisation durable.
Tout ceci démontre bien qu’à long terme, la conservation de la nature n’est a priori envisa-geable que si elle est elle-même un «sous-produit» de l’utilisation des ressources naturelles. En somme, l’utilisation durable des ressources naturelles, en conformité avec les objectifs environ-nementaux globaux, doit devenir un principe de base de la politique environnementale de l’ue.